L'avenir du plastique en horticulture

Sommaire

Raison de l’échec

Raison de l'échec

La viabilité

Le chiffre : 0.5€

Prix cible pour être acceptable

Première raison : la viabilité économique du projet. Pour définir les prix acceptables par le consommateur, il faut se baser sur le jetable pour que ça leur coûte autant voire moins.
Sauf que le coût de la collecte et de la redistribution, ne permet pas de proposer un prix de location inférieur ou égal.
A 0,40€ la plaque aujourd’hui, cela reste trop faible pour dégager une marge.

L’autre coût que paient les jardineries est celui de la « poubelle ». Il est aussi faible car il est en moyenne de 300€/tonne (à peu près 7k plaques) soit 0,04€ le coût de l’élimination de la plaque.

Dégager une marge avec un prix qui est aux alentours de 0,5€ s’est avéré un échec.

 

La loi européenne sur la réduction du plastique à usage unique est en train d’être promulgué, c’est d’ailleurs pour cette raison que notre gouvernement en parle.

Pour le moment la seule loi sur laquelle je me suis basée pour construire mon modèle est la loi AGEC qui dit qu’en 2025 les professionnels devront recycler et réemployer 100% de leurs déchets plastiques. 
L’application de cette loi sera gérée par la mise en place d’une REP.

Pour faire simple, rien n’oblige aujourd’hui les horticulteurs et jardineries à éviter l’enfouissement ou l’incinération de ces plastiques. Certains s’y intéressent pour réduire les coûts (et heureusement) mais aucune action ou décision ne semble faire bouger les lignes pour le moment. Devra t’on attendre 2025 ?

Le syndicat VAL’HOR a bien ce sujet dans sa liste des priorités, mais doit d’abord assurer la mise en place du recyclage des pots professionnel par ADIVALOR. (Bon courage à Morgane)

L'aspect réglementaire

Mise en place de la REP pour les déchets pros :

2025

Regard sur la filière

Les différences avec les Pays-Bas et l'Allemagne

En France les producteurs vendent en direct

Je ne suis pas originaire de la filière, ce projet m’a amené à la découvrir et j’en profite pour partager mon point de vue.

L’horticulture aux Pays-Bas ainsi qu’en Allemagne est plus industrialisée qu’en France, il y a des très gros producteurs et grossistes.
Chacun a son rôle, le producteur produit et le grossiste revend de manière à ce que chacun soit « expert » dans son domaine.

En France ce n’est pas le cas, les producteurs produisent et vendent en direct. Quant aux grossistes, ils revendent mais font aussi beaucoup d’importations de l’étranger. 
C’est pour cette raison que nous n’avons pas d’équivalent de Royal Flora Holland (+ gros grossiste mondial) ou Landgard (Allemagne).

Avoir un marché qui fonctionne différemment de nos pays voisins a des avantages.
Avoir des moins grosses productions, permet d’avoir des cultures plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité.
Cela permet aussi de réduire le risque prophylactique, car moins de grande monoculture, représente moins de risques.
L’intérêt des plus petites structures permet de répartir les productions partout en France à l’opposé des kilomètres de serres aux alentours d’Amsterdam.

Et puis nous conservons aussi notre patrimoine végétal ainsi qu’une diversité ce qui sera utile pour l’adaptation face au changement climatique.

Avantages

Nous préservons le patrimoine végétale en local

Inconvénients

Nous importons 40% des plantes d'extérieurs

Malheureusement les inconvénients semblent prendre le pas aujourd’hui (à voir dans les années qui viennent) sur la survie des entreprises.
L’horticulture française perd chaque année des producteurs ainsi que des pépiniéristes. À noter toutefois que les producteurs qui restent en place augmentent leur surface de culture.

En moyenne la France importe 40% des plantes d’extérieurs et 60% des plantes d’intérieurs.
Le marché de l’horticulture est dominé par la hollande qui propose des prix inférieurs à des plantes produites localement.
Pour ce qui est de la plante d’intérieur, il nous reste peu de producteurs en France aujourd’hui.
La domination du marché des fleurs a Aalsmeer, rend aussi compliqué le développement de nos grossistes en direct avec les producteurs.

Est-ce que les crises énergétiques à venir renverseront le rapport de force ?

L'avenir du plastique en horticulture

Recyclage

Il semble être la meilleur option pour les pots en plastique au moment où j'écris ces lignes.

Il y a que 2 options après l’enfouissement et l’incinération qui rentre dans l’économie circulaire.
La première est le recyclage même si nous ne sommes pas sur une boucle courte, le recyclage est aujourd’hui essentiel pour la gestion de nos déchets plastiques.

À l’instant où j’écris ces lignes, le recyclage semble être la meilleure option pour les pots en plastique.
Le réemploi n’est pas viable face à la diversité de pots et les pots (réellement) biodégradables ont un impact plus important sur l’environnement SI (uniquement si) nous recyclons un minimum de 70% des pots plastiques (aujourd’hui 25%).
C’est d’ailleurs pour ça que VALHOR a lancé sa campagne de recyclage des pots professionnels début 2023 (annoncé en 2022 au salon du végétal).

Concernant les plaques je pense que c’est le réemploi car il est faisable.

À noter que le recyclage n’est pas une boucle parfaite, le réemploi doit lui être préféré quand cela est possible.

C’est la boucle de l’économie circulaire la plus courte et la plus parfaite sur le papier.
À la différence de la réutilisation, le réemploi conserve la fonction initiale de l’objet. Une plaque horticole réemployée, servira de nouveau à transporter des plantes.
La réutilisation, consiste à changer l’usage, par exemple en faire une planche pour l’apéritif (vu à IPM).

Si cette option est très peu déployée sur les emballages à l’exception des roll CC c’est que le coût logistique est prohibitif, surtout pour les produits à faibles valeurs.
Comme le prix du jetable est réparti sur la société, les industriels ne le payent pas en totalité à l’inverse du réemploi.

Je suis persuadé que la filière y viendra un jour pour les plaques de transport, mais elle y sera sûrement imposée par la réglementation.

Réemploi

C'est le modèle idéale pour les plaques de transport

Sociétés à suivre

Au cours de mon parcours entrepreneurial, j’ai eu l’occasion de rencontrer des sociétés qui seront les acteurs de demain pour l’emballage plastique.
Je vous en liste quelques-unes ci-dessous :

Un consortium de grossistes et d’acteurs du réemploi a créé cette société allemande qui a la même ambition que PANOPI mais avec plus de moyen et vise directement le marché européen.

Acteur incontournable de la logistique horticole (surtout pour les rolls). Son dirigeant Eric BERGUE a été un des premiers soutiens du projet pour qu’il voit le jour. Hortitrace sera sûrement un  acteur à l’avenir des plaques réemployées.

Un autre acteur de la logistique qui couvre l’expédition des plantes et la récupération des rolls avec comme objectif de rassembler les producteurs pour avoir plus de poids de négociation face aux distributeurs. Sa dirigeante Sophie BODART a aussi rapidement soutenue le projet.

Je ne pensais pas citer un vendeur de plastiques ici, mais la rencontre avec son président Philippe COHU mais fait changer d’avis.
Quand on a quelqu’un face à nous qui est capable de repenser son business modèle et être proactif c’est une chance. 
Si le projet avait vu le jour SOPARCO aurait certainement été le fabricant des plaques.

Société qui regroupe plusieurs producteurs rhônalpins, ils ont le mérite d’avoir mis en place une démarche de collecte des plaques qu’ils expédient auprès des enseignes de jardineries qu’ils livrent.

Au vu de leur taille, c’est certainement la démarche de réemploi la plus importante qui existe à ce jour et ça a le mérite d’être souligné.

À noter que ce ne sont pas les seuls à faire ça mais ils traitent le plus gros volume grâce à leur flotte de véhicule interne.